La Forêt est l’avenir de l’homme
Une écopsychologie forestière pour repenser notre société et nos liens avec le vivant – préface Francis Hallé – octobre 2021 – éditions Courrier du livre
Il s’agit d’un essai illustré qui assimile ce que nous pouvons faire du vaste champ interdisciplinaire de l’écopsychologie anglosaxonne en le corroborant aux immersions sensibles dans les forêts européennes les plus proches de l’état primitif, elles-mêmes confrontées à la spectaculaire déconnexion de conscience de nos mentalités professionnelles dans les gestions territoriales, allant du monde rural jusqu’au monde urbain.
La grande crise écologique n’est pas uniquement celle du climat et de la biodiversité ! Cet ouvrage alerte d’une crise où de plus en plus de citadins vivent comme « des citadins déracinés dans des lieux déracinés », où « l’espérance de vie de l’arbre en sylviculture descend de plus en plus en dessous de l’espérance de vie humaine »… Ce livre enjoint les riverains de coupes rases à ne pas faire uniquement du copié/collé d’argumentaires scientifico-naturalistes pour défendre la qualité des forêts, car leur incombe aussi d’argumenter la valeur en éveil sensible et en déconditionnement psychologique de notre société en regard des milieux naturels qu’elle intègre. Il s’agit d’une prise en compte spectaculairement sous-estimée par un grand nombre de gestionnaires territoriaux et d’élus !
Ce sujet nous implique dans un retournement de conscience révisant les fondements politiques sur lesquels reposent nos rapports société/nature, en nous interpellant par-delà toutes divisions partisanes et tout ostracisme professionnel.
L’écopsychologie forestière est certainement le chapitre d’après par rapport à ce que la sylvothérapie a pu ouvrir. Aussi-devrait-elle dans le futur s’approfondir en synergie avec elle. Notamment en appréhendant les discernements en expériences sensibles selon l’état des différents milieux arborés. L’écopsychologie forestière étudie aussi la psychologie sociale par rapport à la façon dont nous gérons les arbres et les forêts. Elle intervient dans le questionnement du public quand la sylvothérapie se retrouve à rendre la santé de ses patients rétablis à un milieu professionnel malade ou à un mal-être très prégnant de société (dysfonctionnement dans le vital, déséquilibre dans la conscience).
L’écopsychologie forestière entrouvre la porte à un changement allant créativement bien plus loin que les diagnostics des lanceurs d’alerte et du militantisme en proposant des alternatives sous l’appellation « foresterie orchestrée »… En souhaitant que de telles investigations puissent être reprises dans une période où le tarissement des idées en politique inquiète de plus en plus vivement le monde citoyen.
En partant de l’éveil sensible remarquablement vécu dans des forêts européennes en libre évolution pour repenser adéquatement la sylviculture, les paysages et les écosystèmes… L’écopsychologie forestière constitue de surcroit un ouvrage référentiel pouvant inspirer tout autre gestion territoriale.
La Forêt primordiale
La Forêt Primordiale est un beau livre de photographies artistiques sur les forêts sauvages en Europe, accompagnées de réflexions et de méditations poétiques. Le but principal de cet ouvrage n’est pas naturaliste, encyclopédique ou touristique. Son intention est de faire naître des émotions que nous pourrions ressentir sur notre continent en le découvrant exempt de toute présence humaine. Il ne s’agit pas de dire avec exactitude la végétation qui serait présente, mais de vivre toute l’ambiguïté troublante d’un monde entre une impression première de chaos et l’état réel de son organisation spontanée. Qu’il s’agisse de réserves naturelles ou biologiques ou de propriétés inexploitées, ces lieux, dont il subsiste quelques reliques éparses dans nos environnements artificialisés, ne donnent pas nécessairement l’amplitude émotionnelle que nous ressentirions dans une immense forêt sauvage, d’où l’idée de la suggérer dans ce livre au travers des photos d’une multitude de lieux mélangés. Notre regard est invité à y pénétrer comme s’il visitait l’anonyme, car accepter l¹anonyme est une condition première pour plonger dans les émotions, dont notre curiosité pour l’anecdotique a si vite fait de nous détourner. Ce n’est donc pas uniquement un livre de plaisirs esthétiques, mais un ouvrage poétique qui donne à connaître diverses impressions, sensations, sentiments que nous méconnaissons dans nos villes, nos campagnes, et même dans nos forêts domestiquées et que nous retrouvons dans le tréfonds des forêts sauvages. Cette différence nette dans nos perceptions nous donne des références pour sentir le monde autrement, et pour nous interroger sur les fondements du rapport de l’homme avec la nature habituellement entretenus dans notre société.
Un deuxième ouvrage « Nature Primordiale, des forêts sauvages au secours de l’homme » est un ouvrage de texte, qui développe les changements de conscience que nous pouvons vivre à l’issu d’une expérience sensible dans ce type de forêt.
Format 28X28 cm relié sous jaquette – 192 pages – 147 photos en quadrichromie – parution en octobre 2008.
http://www.editions-apogee.com/themes/nature-environnement/foret-primordiale-la.html
Ouvrage toujours commandable. La Forêt Primordiale a connu une édition beaucoup plus ancienne (octobre 1996) aux éditions Instant Présent. Cette version très différente de celle d’Apogée est aujourd’hui épuisée.
Nature Primordiale
Des forêts sauvages au secours de l’homme
À mesure de notre immersion au plus profond des forêts sauvages, nous éprouvons des impressions, sensations, sentiments jusque-là ignorés dans nos villes, nos campagnes, et même dans les forêts domestiquées : la forêt sans l’homme réveille l¹humain intérieur. Mais très vite, nous comprenons que ces lieux sont impropres au tourisme, à toute forme ordinaire de fréquentation humaine, tant nous véhiculons, à notre insu, tous les conditionnements psychologiques de notre société. Dès lors, comment retourner vers la nature sans la faire reculer ? Comment ne pas désagréger par notre présence si vite intruse cette subtile sauvagerie de l’indicible qui nous ranime dans le tréfonds de nos sensibilités ? L¹assimilation des forêts sauvages dans notre culture est un point de rupture, de reconversion de nos sensibilités, de revirement face à tant d¹atavismes séculaires. Nous sommes voués à reconnaître que la nature est autre, bien au-delà de nos représentations. Intégrer ce qui nous demeure le plus étranger dans les forêts sauvages nous amène à repenser différemment la conservation de la nature, l¹artificialisation de nos environnements, et nos conditions de vie les plus quotidiennes. La forêt sauvage est un des espaces ultimes pour la quête de l¹humain inconditionné, pour tout recentrement civilisateur, et nous avons à revenir de très loin pour aller au-delà de ce que nous sommes. Ce n’est plus tant une simple biodiversité forestière qui est à sauver ici et là, mais la dimension réelle des forêts sauvages dans le devenir de l¹humanité, ce que nous pourrions appeler le « Primordial » dans la nature comme dans l¹humain.Ce livre qui commence par le témoignage d’un vécu sensible en forêts sauvages ne devient pas moins un manifeste pour la restitution de lieux forts en ambiances naturelles afin d’éveiller l’humain aux sentiments primordiaux qui préservent son équilibre mental. Mais au-delà de toute intention militante, cet ouvrage explore le devenir créatif du rapport de l’homme avec la nature, établit un énoncé de propositions évolutives, propose une ouverture au débat…
Cet essai dont la lecture peut se suffire à elle-même, ne s¹inscrit pas moins en étroite complémentarité avec le livre La Forêt Primordiale.
http://www.editions-apogee.com/themes/nature-environnement/nature-primordiale.html
Parution novembre 2008. Ouvrage épuisé .